Nouvelles données préoccupantes :
près d’un ménage sur cinq du Grand Montréal n’a pas les revenus pour payer son logement et assurer ses besoins essentiels
Montréal, le 15 mai 2023 – Si la crise du logement est aujourd’hui reconnue, l’ampleur de la situation ne peut laisser indifférent. Quelque 360 000 ménages du Grand Montréal, soit près d’un ménage sur cinq, n’ont pas un revenu suffisant pour payer leur logement et leurs besoins essentiels comme se nourrir, se vêtir ou se déplacer. Après avoir payé leur loyer, ces ménages commencent donc le mois avec un solde négatif. Le total de leur déficit annuel théorique est estimé à 3,6 milliards de dollars par année.
Ces données établies à partir du revenu résiduel, un indicateur visant à capter annuellement l’ampleur de la crise, proviennent d’une analyse rendue publique aujourd’hui par Centraide du Grand Montréal lors de la journée Agir ensemble pour le logement.
Cet événement rassembleur se tenait en présence de plus de 400 acteurs de la communauté (citoyens, organismes communautaires, milieu des affaires, institutions, ainsi que les trois paliers de gouvernement) mobilisés afin de trouver des solutions durables à la crise du logement pour les personnes les plus vulnérables.
« Ce portrait de la situation démontre que le logement n’est pas qu’un problème de nombre de portes à construire, mais surtout d’humains impactés et de milieux de vie qui se détériorent. La crise est majeure, en plus de représenter un coût social important », explique Claude Pinard, président et directeur général de Centraide du Grand Montréal. « Le coût pour se loger exerce une forte pression sur les ménages, encore davantage sur ceux qui sont à faible revenu. Nous devons agir ensemble pour bâtir une société solidaire et inclusive dans laquelle personne ne sera oublié ni privé de son droit d’être logé adéquatement, à un coût abordable. »
Rappelons que le coût du logement a un effet domino sur d’autres enjeux sociaux préoccupants comme le développement des enfants, la santé mentale, la sécurité alimentaire, la violence conjugale et l’itinérance, notamment. Il a des impacts indirects sur la société comme la santé, l’économie, l’éducation et la criminalité, par exemple.
Le revenu résiduel comme outil de suivi
L’importance de pouvoir capter annuellement l’ampleur de la crise et son évolution fait consensus chez les acteurs du logement. C’est dans ce but que Centraide a travaillé avec des organismes communautaires, la santé publique, les villes, les gouvernements et des chercheurs. McKinsey Montréal, partenaire de Centraide depuis plus de 10 ans, a également travaillé à titre gracieux pour fournir une analyse approfondie et pour créer une mesure qui reflète l’évolution de la situation de la crise du logement.
Le revenu résiduel correspond à la somme qu’il reste aux ménages après avoir payé leur loyer et leurs dépenses liées aux besoins de base. Un solde négatif oblige les personnes à recourir à l’aide offerte par les organismes communautaires (comme l’aide alimentaire) ou à hypothéquer leur santé et leur sécurité (par exemple, avoir une alimentation déficiente, vivre dans un logement insalubre ou demeurer avec un conjoint violent).
L’indicateur permettra de suivre annuellement le nombre de ménages ne disposant pas de revenus suffisants pour se loger et assurer leurs besoins de base, ainsi que de mesurer l’ampleur de ce déficit. Grâce à cet indicateur, il sera possible de suivre l’impact des efforts communs pour résoudre la crise du logement et pour apporter les correctifs requis.
Agir sur les causes de la pauvreté pour en diminuer ses effets
Agir ensemble pour le logement est le point culminant d’une grande conversation avec divers intervenants qui a débuté au printemps 2022. Un groupe de travail diversifié s’est penché sur la situation et a identifié 115 freins ou possibilités sur les questions du logement. Centraide a également présenté en novembre dernier les Signes vitaux sur le logement en collaboration avec la Fondation du Grand Montréal et l’Institut du Québec, un rapport présentant la situation du logement et ses effets en particulier sur les ménages les plus défavorisés.
À propos de Centraide du Grand Montréal
Véritable acteur de changement, Centraide du Grand Montréal intervient sur le territoire de Laval, de Montréal et de la Rive-Sud. Il soutient annuellement un réseau de plus de 350 organismes et projets collectifs. Centraide reçoit l’appui d’entreprises et d’organisations, ainsi que du grand public. Il met en place des stratégies et des actions pour briser le cycle de la pauvreté et de l’exclusion sociale afin d’améliorer les conditions de vie des personnes en situation de vulnérabilité. L’an dernier, il a investi 59,1 M$ dans la communauté, soit plus de 88 % des sommes amassées lors de sa collecte de fonds annuelle. Plus de 800 000 personnes sont rejointes chaque année par les organismes appuyés par Centraide du Grand Montréal.