Un été ludique et éducatif pour les jeunes allophones de Montréal

Réussite des jeunes
12 juillet 2023 •  Par Centraide
Jeunes dans un camps de jour
©CARI St-Laurent

Cet été, près de 600 jeunes allophones de niveau primaire et secondaire de l’île de Montréal participent à des activités qui leur permettent de ne pas oublier ce qu’ils ont appris pendant la dernière année scolaire. Tout en bénéficiant d’une expérience estivale positive et ludique, ils continuent de parler français. 

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Le projet a émergé en 2019, lorsque des intervenants des milieux scolaires et communautaires ont émis des inquiétudes quant au fait que certains élèves ayant le français comme deuxième ou troisième langue perdaient complètement leurs acquis linguistiques pendant l’été. Cela avait un impact significatif sur leur rendement scolaire, leur socialisation et leur estime de soi. 

Selon les plus récentes données, 41 % des élèves inscrits dans les écoles publiques montréalaises ont une langue maternelle autre que le français ou l’anglais. De septembre à juin, dans le contexte scolaire, ces enfants allophones bénéficient d’un lieu de socialisation et d’intégration linguistique. Or, la période estivale crée un « vide d’apprentissage ». 

« Le manque d’accès à des ressources éducatives, diversifiées et stimulantes peut entraîner une régression des acquis scolaires chez plusieurs enfants, en particulier ceux issus de milieux défavorisés, ceux qui ont des difficultés d’apprentissage et ceux qui ne parlent pas français à la maison. Les enfants issus de l’immigration récente sont particulièrement touchés, notamment parce que peu d’entre eux fréquentent les camps de jour de leur quartier. Les vacances d’été peuvent donc représenter un défi pour ces jeunes, qui perdent des acquis en français, mais aussi dans d’autres matières scolaires. » 

Marie-Lyne Brunet,
Vice-présidente – Développement social,
Centraide du Grand Montréal 

La réussite éducative au-delà des murs de l’école 

Pour combattre ce phénomène appelé « la glissade de l’été », le Réseau réussite Montréal (RRM) a rassemblé des partenaires des milieux scolaires et communautaires dans le but de développer un projet estival essentiellement pour les jeunes nouvellement arrivés au pays et inscrits en classes d’accueil. Les camps de jour représentaient un environnement idéal pour ce genre de projet. Il s’agissait simplement d’adapter les services et la programmation pour inclure les jeunes allophones et leur famille. 

Depuis, le projet Socialisation en camps de jour ne cesse de grandir. Cet été, 12 camps pilotés par des organismes communautaires accueillent plus de 600 jeunes allophones dans 14 quartiers montréalais. Ces enfants et adolescents continuent de parler français tout en pratiquant des activités estivales : des sorties éducatives dans des lieux culturels, des jeux d’équipe favorisant la socialisation, des activités artistiques, des ateliers de lecture et d’écriture, notamment. 

Selon les plus récentes données, 41 % des élèves inscrits dans les écoles publiques montréalaises ont une langue maternelle autre que le français ou l’anglais.

La demande explose 

En 2022, le Québec a accueilli plus de 51 000 demandeurs d’asile et nombre d’entre eux ont élu domicile dans les quartiers montréalais.

« Les besoins sont plus grands que jamais sur le territoire montréalais. Depuis septembre 2022, c’est plus de 150 nouvelles classes d’accueil qui ont été ouvertes à Montréal, s’ajoutant aux centaines déjà existantes à la rentrée scolaire. Cette clientèle a des besoins très particuliers. Alors que les milieux scolaires sont bien outillés pour accueillir les enfants et les familles immigrantes nouvellement arrivés, l’offre estivale doit s’ajuster pour être plus inclusive. Les camps de jour constituent un environnement de proximité idéal pour poursuivre le travail d’intégration des enfants et des familles pendant l’été, mais pour y arriver, ils doivent être outillés. » 

– Réseau réussite Montréal 

Réseau réussite Montréal : un rôle de premier plan 

Le RRM joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre du projet en apportant son soutien aux organismes qui adaptent leur camp aux besoins des enfants allophones et leur famille : 

  • Soutien pour l’implantation des meilleures pratiques; 
  • Formation des équipes de travail; 
  • Maillage entre les Centres de services scolaires et les camps de jour partenaires; 
  • Création d’une communauté de pratique rassemblant les partenaires; 
  • Réalisation d’activités de transferts de connaissances à l’échelle du Québec. 

Les organismes communautaires : maîtres d’œuvre du projet 

Les organismes communautaires partenaires qui pilotent les camps de jour sont les maîtres d’œuvre du projet sur le terrain. Leur connaissance fine des besoins de leur communauté est un atout précieux pour l’implantation et l’atteinte des objectifs. 

Des retombées incontestables sur les jeunes et leur famille 

Les résultats obtenus sont indéniables. Pour les jeunes, l’immersion se révèle bénéfique à bien des égards. Elle contribue au maintien et à l’amélioration de leurs compétences en français, tant à l’oral, à l’écrit, qu’en lecture. Parallèlement, cette immersion permet un rapprochement interculturel positif avec les autres participants. Les jeunes ont l’occasion de rencontrer des personnes d’origines diverses, favorisant ainsi les échanges, la compréhension mutuelle et le respect des différences culturelles. Ils en ressortent avec un meilleur sentiment d’appartenance à la société québécoise. 

Du côté des familles, le financement des places dans les camps de jour a un impact significatif, en particulier pour les familles vulnérables pour qui les coûts seraient une barrière importante. Pour les parents, les camps sont aussi l’occasion de découvrir des organismes communautaires qui peuvent les épauler dans leur parcours migratoire, leur accès aux ressources et leurs relations avec les écoles. 

L’évaluation et le transfert des connaissances 

Réseau réussite Montréal s’est allié avec l’Université de Montréal (Chaire de Recherche du Canada sur l’École, le Bien-être et la Réussite éducative des Enfants) pour mener une démarche d’évaluation afin de dégager les conditions de mise en œuvre optimales et les actions transférables à d’autres camps de jour estivaux. Déjà en 2022, le RRM a partagé son modèle d’implantation avec la région de Laval qui a mis en œuvre deux camps de socialisation linguistique sur son territoire. Le projet a également été présenté aux instances de concertation en réussite éducative par le biais du Réseau québécois pour la réussite éducative (RQRE). 

Partenaires financiers 

  • Ministère de l’Éducation 
  • Ville de Montréal 
  • Centraide du Grand Montréal 

Collaborateurs 

  • Centre de services scolaire de Montréal 
  • Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys 
  • Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île 
  • Ville de Montréal 
  • Ministère de l’Éducation – Direction de l’intégration linguistique et de l’éducation interculturelle 

Quartiers touchés 

  • Anjou
  • Côte-des-Neiges 
  • Côte-St-Luc 
  • LaSalle 
  • Mercier-Est
  • Montréal-Nord
  • Notre-Dame-de-Grâce
  • Saint-Léonard 
  • Saint-Michel 
  • Outremont 
  • Pierrefonds 
  • Rosemont-Petite-Patrie 
  • Saint-Laurent 
  • Verdun 

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