Sofia est arrivée au Québec en 2016 avec le rêve de s’installer dans un nouveau pays et d’y réaliser ses équivalences en médecine dentaire. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu.
Celle qui a quitté la Colombie dans l’intention de refaçonner son avenir admet que la magie s’est rapidement envolée. D’abord, elle a dû s’adapter à une nouvelle culture et apprendre le français, ce qui fut tout un processus aux dires de la principale intéressée.
Puis, alors qu’elle entamait les balbutiements de ses équivalences, Sofia est tombée enceinte. Cet enfant, son mari et elle le désiraient depuis longtemps. Quand leur fils Matias est venu au monde, leur joie d’être parents a été assombrie par un diagnostic de trisomie 21.
« Dans les mois qui ont suivi, ma vie a été complètement bouleversée. Je me demandais ‘Pourquoi moi ? Pourquoi moi encore ?’ », raconte celle qui a grandi avec un frère ayant une paralysie cérébrale.
« Je me sentais perdue, poursuit-elle. Heureusement j’étais bien entourée de l’amour de mon mari qui représentait un véritable soutien. »
Un voyage qui tourne mal
Quelques années plus tard, Sofia s’est rendue en Colombie, accompagnée de Matias et de son petit frère. Malheureusement, la famille n’était pas au bout de ses peines. L’aîné est tombé gravement malade. Il s’est retrouvé aux soins intensifs à cause d’un virus et son état était si critique qu’on craignait pour sa vie. Un AVC est survenu et a compliqué la situation.
Tous les progrès de Matias ont été annihilés par l’AVC. C’était un retour à la case zéro. Le petit garçon, alors âgé de quatre ans, ne savait plus comment manger, téter, s’asseoir et même sourire.
« À ce moment, je me suis sentie totalement surchargée, avoue sa mère. Les rendez-vous de stimulation devenaient de plus en plus nombreux chaque semaine, c’était exigeant. »
Une recommandation de la travailleuse sociale qui accompagnait Matias a eu l’effet d’une planche de salut pour Sofia : « On m’a orientée vers l’organisme L’Étoile de Pacho et à partir de là, ma vie a changé pour le mieux. »
En plus du soutien, de l’empathie et de l’accompagnement offerts, l’organisme a guidé Sofia vers une ressource précieuse : une gardienne. La maman qui, depuis cinq ans, se consacrait exclusivement à ses enfants à temps plein, jour et nuit, avait enfin un répit.
© Matias et Sofia
L’Étoile de Pacho a été fondé par des parents d’enfants handicapés qui ont uni leurs connaissances et leurs expériences pour aider d’autres familles vivant une situation similaire.
« Ce fut un énorme soulagement, relate Sofia. Ça m’a apaisée autant physiquement que mentalement. »
Grâce à la visite quotidienne de la gardienne, la mère de famille a pu retrouver du temps pour elle-même et avoir une vie plus équilibrée. Surtout, elle a pu se reposer. Grâce à cette aide inestimable, Sofia a même commencé à s’impliquer au sein des activités de l’organisme.
Un jour, une offre d’emploi est apparue. L’Étoile de Pacho cherchait une intervenante. Sofia a postulé et obtenu le poste. « Aujourd’hui, je me sens épanouie sur le plan professionnel, souligne-t-elle. Mon bagage personnel est utile pour d’autres familles. »
Si Sofia avait la chance de s’adresser à la jeune femme qu’elle était lorsqu’elle est arrivée au Québec, elle lui dirait de ne pas s’en faire et que le chemin qui l’attendait la rendrait un jour très fière.
© Sofia
Centraide du Grand Montréal soutient un réseau de plus de 375 organismes et projets communautaires qui, comme L’Étoile de Pacho, font une réelle différence dans la vie de plus de 800 000 personnes vulnérables.
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