Dans ma culture, il est tabou de demander de l’aide parce que c’est vu comme un échec.
Victime de violence familiale, Atiya a dû surmonter des barrières culturelles pour trouver de l’aide.
« Pour une victime, c’est très difficile de s’y retrouver au sein du système. Les femmes de la communauté de l’Asie du Sud doivent affronter plusieurs obstacles : le manque d’information, la méconnaissance des services de soutien offerts et la difficulté de comprendre qu’il est tout à fait acceptable de demander de l’aide.
Je suis actuellement séparée de mon conjoint et en instance de divorce, mais lorsque j’étais victime de violence familiale, ma plus grande difficulté était d’être privée du soutien immédiat de ma communauté. C’était si difficile de fuir cette violence subie et dont mes deux enfants étaient témoins, parce que j’avais l’impression que personne ne pouvait m’aider.
Dans notre culture, le problème de la violence familiale est très personnel. On la considère comme un échec de la part d’une famille et on la stigmatise en l’entourant de honte. Il est tabou pour nous de demander de l’aide, parce que c’est vu comme un échec personnel. On ne nous encourage pas à sortir des limites créées par notre culture. Mais la clé pour combattre ces stigmates et ces barrières culturelles est la sensibilisation.
Je travaille auprès d’un organisme appuyé par Centraide depuis cinq ans. Il procure un environnement sûr où ces femmes peuvent être accueillies et demander de l’aide. Nous travaillons au sein d’une communauté d’une grande diversité ethnique. La majorité des gens qui en font partie sont des immigrants de première génération, ils en sont donc toujours au stade d’intégration. Nous utilisons une approche culturellement sensible dans le travail que nous accomplissons, parce que nous comprenons d’où viennent ces femmes et certains des obstacles auxquels elles font face.
Nous les encourageons à chercher de l’aide et nous les rassurons. Rassurer les survivantes est l’un des aspects les plus importants de notre travail : elles ne sont pas responsables de la violence qu’elles ont subie. Cela peut arriver à n’importe qui. Et dans toutes les cultures.
Comme j’ai dû moi-même m’y retrouver au sein du système en tant que victime, faire du bénévolat dans ce domaine a été pour moi une expérience très enrichissante. Maintenant, je peux prêter ma voix à celles qui n’ont peut-être pas assez confiance en elles pour aller chercher de l’aide. Après avoir quitté un mariage, la vie poursuit son cours. Vous vous épanouirez et survivrez. Et il est tout à fait acceptable d’aller chercher de l’aide. »
— Atiya