On entend de plus en plus parler de littératie financière. Elle est maintenant considérée comme une compétence essentielle tout comme la lecture et l’écriture.
Novembre a d’ailleurs été désigné Mois de la littératie financière par le gouvernement du Canada, qui a aussi récemment adopté une stratégie nationale (2021-2026).
Qu’est-ce que la littératie financière?
La littératie financière est le fait de disposer des connaissances, des compétences et de la confiance en soi nécessaires pour prendre des décisions financières responsables.*
Connaissances – Capacité de comprendre les questions financières personnelles et générales
Compétences – Capacité d’appliquer les connaissances financières dans la vie quotidienne
Confiance en soi – L’assurance avec laquelle on prend des décisions importantes
Décisions financières responsables – Capacité de faire des choix pertinents et adaptés à sa situation
*Source : Agence de la consommation en matière financière du Canada
Selon un sondage mené par Léger dans le cadre de l’Indice d’anxiété financière de Centraide, 65 % des répondants ayant un revenu familial inférieur à 40 000 $ auraient un faible niveau de littératie financière, contre 51 % pour l’ensemble des répondants.
Or, les décisions financières sont particulièrement importantes pour les personnes à faible revenu afin de prévenir toute crise dont elles auraient plus de difficulté à se relever. Une personne bien informée sera en effet moins susceptible de prendre des décisions qui nuisent à ses finances comme s’endetter avec des cartes de crédit, ce qui peut être tentant lorsqu’on a peu d’argent, qu’on arrive à peine à couvrir ses besoins essentiels et qu’il n’y a plus de place ni pour les loisirs, ni pour les imprévus.
Le recours à l’endettement devient une stratégie pour boucler les fins de mois pour plusieurs personnes qui ont de trop petits revenus.
Les ACEF à la rescousse
Depuis plus de 50 ans, les ACEF (Associations coopératives d’économie familiale) éduquent, informent et conseillent les personnes et les familles sur la gestion des finances. Elles le font gratuitement et de façon neutre. Présentes dans toutes les régions du Québec, les ACEF sont les seuls organismes à offrir ces services.
Centraide du Grand Montréal soutient six ACEF sur son territoire :
ACEF du Sud-Ouest de Montréal
Option consommateurs (ACEF Centre de Montréal
Les ACEF aident les personnes qui sont dans une situation difficile en plus d’améliorer le niveau de connaissances de la population sur les questions de budgétisation, consommation, endettement, crédit, etc.
Ici à l’ACEF, on aide les gens à reprendre le contrôle de leur vie par la réorganisation de leur budget et la planification financière. La porte d’entrée pour notre travail et les citoyens, c’est le téléphone. On reçoit plus de 3 000 appels par année où les gens se confient très rapidement à nous et nous disent : ça ne va pas, comment vous pouvez m’aider? On va les inviter à assister à une rencontre Solution aux dettes. Ça peut être un réaménagement budgétaire, la vente d’actifs. La dernière solution, c’est la faillite, mais c’est très rare qu’on va en arriver à ça. »
Marie-Édith Trudel, coordonnatrice, ACEF de la Rive-Sud
Gérer un budget en période d’inflation quand on a peu d’argent et que les dépenses liées aux besoins essentiels comme le logement, l’alimentation, l’habillement et le transport ne cessent d’augmenter n’est pas une mince affaire. Ça peut devenir extrêmement stressant.
À preuve, toujours selon ce même sondage réalisé par Léger, les personnes ayant un revenu familial inférieur à 40 000 $ sont celles qui sont les plus anxieuses. 90 % d’entre elles vivent de l’anxiété financière à divers degrés, 17 % de l’anxiété atteignant des niveaux sévère et extrême.
Pour gérer un budget en période d’inflation, il faut plus de planification. Prioriser les dépenses essentielles : logement, épicerie, transport. Faire un suivi de ses dépenses pour avoir des informations réelles sur les montants dépensés. Planifier son budget de façon mensuelle en commençant par faire des prévisions sur nos revenus et dépenses puis en inscrivant les dépenses réelles. Pour tout cela, il est possible d’être accompagné par une ACEF. »
Micheline Côté, directrice, ACEF de Laval
Il arrive parfois que même avec une évaluation et un suivi budgétaire, la personne ou la famille n’y arrive tout simplement pas. Les ACEF vont alors référer à d’autres organismes qui proposent des alternatives en logement et en sécurité alimentaire afin de réduire les dépenses (soutien pour l’obtention d’un logement social, dons de nourriture, jardins collectifs, achats groupés, épiceries solidaires, cuisines collectives).
- Pour en savoir plus sur les ACEF, redécouvrez notre article de blogue Cinq questions à Micheline Côté, directrice d’une ACEF.