L’itinérance, un sujet dont on parle souvent depuis les dernières années. Un phénomène qui prend de l’ampleur sous de multiples visages et qui se manifeste de plus en plus à l’extérieur du centre-ville de Montréal selon une intensité variable. Un enjeu complexe et difficile à chiffrer.
Les dénombrements orchestrés par le ministère de la Santé et des Services sociaux, dont le plus récent a eu lieu le 11 octobre dernier, n’illustrent en effet que la manifestation la plus visible du phénomène, plusieurs réalités de l’itinérance étant impossibles à mesurer. C’est ce qu’on appelle l’itinérance cachée.
Mais de quoi s’agit-il au juste?
En fait, l’itinérance ne se limite pas aux personnes qui vivent dans la rue, dans des édifices inoccupés ou dans des ressources d’hébergement. Elle englobe une diversité de réalités moins visibles comme :
Dormir dans sa voiture
Faire du couchsurfing
Loger temporairement chez des amis ou de la famille
Se regrouper à plusieurs dans un appartement
Vivre dans un établissement de brève durée (maison de chambre, motel, etc.)
Se maintenir dans un lieu où l’on subit des abus et de la violence
… et ce, parce qu’on n’a aucun autre endroit où habiter.
Des chiffres surprenants!
7 %
L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) estime que 7 % des Québécois de 15 ans et plus ont déjà vécu un épisode d’itinérance cachée au moins une fois au cours de leur vie, alors que l’itinérance visible ne concernerait que 0,9 % des Québécois. Pour plus de la moitié de ces personnes (54 %), la période d’itinérance cachée aurait durée entre 1 et 12 mois et 15 % d’entre elles auraient été dans cette situation pour plus d’un an.1
Les femmes sont plus à risque que les hommes de se retrouver en situation d’itinérance cachée, cherchant des alternatives à la rue qu’elles considèrent comme dangereuse.
Sur le terrain : des histoires d’itinérance cachée
Ne se sentant pas en sécurité pour passer la nuit dehors, Ana se réfugie dans des autobus du réseau de nuit. Au petit matin, elle reprend le chemin de la rue.
Expulsé de son appartement faute de paiement, Philippe dort dans sa voiture dont il sera appelé à se débarrasser prochainement.
Pour s’assurer d’avoir un toit, Atiya subit violence et abus.
Ayant rompu avec sa famille, Tommy partage un toit avec plusieurs personnes dans un logement nettement trop petit.
Fuyant un conjoint violent, Carmen et sa fille font du couchsurfing d‘une amie à l’autre.
Rejoindre les personnes en situation d’itinérance cachée
Hors des ressources de première ligne ou de la rue, les personnes en situation d’itinérance cachée se retrouvent parfois à fréquenter d’autres organismes communautaires, notamment les ressources en santé mentale, en logement, les organismes famille, jeunesse ou encore ceux voués à l’accueil et à l’intégration des immigrants.
En fait, en s’attaquant aux différentes causes profondes de l’itinérance (pauvreté, décrochage scolaire, exclusion sociale, accessibilité à des logements abordables, etc.), c’est l’ensemble des organismes du réseau de Centraide qui peuvent avoir un impact sur la prévention de l’itinérance, qu’elle soit cachée ou visible.
1 personne sur 5 reçoit notre aide.
5 personnes sur 5 en bénéficient.
À go, on Centraide
Soutenir un réseau de plus de 375 organismes communautaires, c’est aussi favoriser une société inclusive et sans pauvreté.