La collaboration, c’est le mot-clé dans le milieu communautaire. Si les organismes arrivent à être aussi efficaces, avec si peu de moyens, c’est qu’ils savent travailler ensemble et saisir les occasions pour s’allier à d’autres partenaires. Bien qu’ils n’avaient jamais vécu pareille situation, plusieurs conditions étaient déjà réunies pour qu’ils puissent affronter la plus importante crise de l’aide alimentaire d’urgence jamais observée dans le Grand Montréal.
Pour certains, toutes les activités ont été annulées, mais hors de question de mettre la clé sous la porte et de laisser passer la tempête. Ils se sont retroussé les manches, chacun de leur côté, mais surtout collectivement, pour répondre aux besoins. Ils ont pu compter sur le Fonds d’urgence pour les soutenir.
Voyez comment le Réseau alimentaire de l’Est de Montréal et la Table itinérance Rive-Sud ont su mobiliser les ressources de leur territoire.
Réseau alimentaire de l’Est de Montréal
Devant l’augmentation des besoins alimentaires d’urgence, le Réseau alimentaire de l’Est de Montréal a bâti un pont entre les organismes en sécurité alimentaire du territoire et la compagnie Fleury Michon spécialisée dans la production de repas congelés pour les compagnies aériennes. Un réseau d’approvisionnement a été créé dans neufs quartiers et une municipalité de l’est de l’île : Rivière-des-Prairies, Pointe-aux-Trembles, Montréal-Est, Saint-Michel, Saint-Léonard, Anjou, Mercier-Est, Mercier-Ouest, Hochelaga-Maisonneuse et Rosemont-La Petite-Patrie.
Le transport des plats de la compagnie vers les différents points de chute où les organismes peuvent s’approvisionner se réalise dans les camions réfrigérés de Bouffe-Action de Rosemont et de La Cantine pour tous.
La distribution de ces plats aux 6 500 personnes rejointes se fait, soit dans les paniers alimentaires distribués par les organismes, soit à travers de nouveaux services de livraison à domicile. Une quarantaine d’organismes sont impliqués.
Table itinérance Rive-Sud
Face à la hausse importante du nombre de sans-abri à la station de métro Longueuil, qui est passé de cinq à trente personnes dès la fermeture des commerces, la Table itinérance Rive-Sud, les CISSS de la Montérégie-Centre et de Montérégie-Est et la Ville de Longueuil ont dû trouver des solutions afin d’offrir à cette clientèle laissée à elle-même un lieu sécuritaire pour se nourrir, se laver, être écoutée et rassurée.
Un motel a été converti en centre d’hébergement temporaire pouvant accueillir une quarantaine de sans-abri qui ont contracté la COVID-19 ou qui sont en attente d’un résultat. Un centre de jour a été érigé dans une église. Un service de navette offert par le Réseau de transport de Longueuil (RTL) permet aux itinérants de se rendre de la station de métro à ces lieux.
La police communautaire ainsi que quatre ressources en itinérance assurent l’intervention sur place et sur le territoire : Le Repas du Passant, Macadam Sud, Hébergement La Casa Bernard-Hubert et l’Abri de la Rive-Sud.