La réussite des jeunes, c’est la clé pour bâtir un Grand Montréal plus fort et plus prospère. C’est un levier important pour lutter contre la pauvreté.
Chaque jeune qui obtient un diplôme d’études secondaires se dirige vers un meilleur avenir et de meilleures conditions de vie. Il en bénéficiera personnellement, mais en fera également profiter sa famille et sa communauté.
S’il est issu d’une famille en situation de pauvreté, il viendra briser un cercle vicieux, car il s’avère que le décrochage augmente les risques de pauvreté qui, en retour, augmentent les risques de décrochage.
C’est pourquoi tous les acteurs de la persévérance scolaire dont les écoles, les organismes communautaires, les institutions, Centraide, etc. s’unissent pour soutenir sans relâche les jeunes et les familles dans leurs efforts vers la réussite.
Chaque élève qui obtient son diplôme d’études secondaires
Nous sommes sur la bonne voie
Le taux de diplomation à Montréal a progressé de près de 15 points au cours des neuf dernières années passant de 67,7 % en 2009 à 82,3 % en 2018. À Laval, il atteint 80 % et 77 % en Montérégie.*
Cette avancée majeure est le reflet du travail de collaboration entre les partenaires locaux mobilisés grâce aux tables de quartiers, ainsi que les partenaires régionaux réunis autour du Réseau Réussite Montréal, du Regroupement lavallois pour la réussite éducative et de Réussite Montérégie.
Mais encore trop de jeunes décrochent
La pauvreté : un facteur-clé du décrochage
Pour être en mesure de progresser et de réussir à l’école, l’enfant ou l’adolescent doit notamment bénéficier d’un environnement familial qui subvient à ses besoins de base.
- Bien se nourrir
- Disposer d’un lieu approprié pour faire ses devoirs à la maison
- Obtenir du soutien de ses parents
Or, les familles en situation de pauvreté
- Vivent de l’insécurité alimentaire
- Risquent davantage d’être mal logés
- Vivent des situations où il est parfois difficile d’offrir le soutien nécessaire à leurs enfants : conditions de vie difficiles, stress, surmenage, etc.
L’histoire de Tommy
Tommy fréquente Benado, un organisme de la Rive-Sud qui œuvre auprès des jeunes contrevenants et des décrocheurs scolaires. Il vient tout juste d’abandonner son secondaire 1 qu’il recommençait pour la 3e fois. Il participe au programme Pivot destiné aux adolescents se trouvant en rupture scolaire. Pour être admis, il a dû démontrer qu’il voulait entreprendre une démarche personnelle. Le programme, qui n’offre aucune matière académique, mise sur le développement des habiletés sociales.
J’ai 15 ans. Je devrais être en secondaire 4, parce que j’ai aussi doublé une année au primaire. J’étais quand même assez bon à l’école. J’aimais ça et j’avais des amis. Mes parents se sont séparés quand j’étais en 4e année. Je suis déménagé avec ma mère et l’année suivante, dans ma nouvelle école, j’ai été obligé de recommencer ma 4e. Mais c’est au secondaire que c’est devenu pire. J’ai commencé à faire le trouble, à consommer et à être un peu délinquant. Je suis venu chez Bénado deux années de suite au programme Option parce que j’étais suspendu de l’école. La première fois pendant cinq jours et la deuxième fois pendant deux semaines.
J’veux rien savoir de l’école. Depuis que je suis au secondaire, j’ai jamais fait un seul devoir. À ma 2e année du secondaire, j’étais dans le groupe TC (troubles de comportement). Cette année, j’étais en FMS (Formation des métiers spécialisés). J’ai commencé un stage en ébénisterie. J’étais bon et mon patron m’aimait beaucoup, mais j’me levais pas le matin. Alors, l’école m’a mis en dehors du programme et je suis venu chez Bénado dans le programme Pivot. C’est trois jours par semaine. On fait des activités pour apprendre sur nous-mêmes. On joue à des jeux pour comprendre des sujets. J’aime ça! Je ne sais pas si je vais réussir à finir mon secondaire. J’aimerais ça aller Au Tournant après. C’est une école où je pourrais faire mon secondaire à mon rythme.
Tommy
Étudiant
Le saviez-vous
La proportion d’élèves immigrants au sein des écoles montréalaises est en augmentation constante. Elle atteint 63 % en 2017. Dans certains quartiers, elle grimpe à 75 %. C’est un défi de taille qui présente plusieurs enjeux ayant une incidence sur le cheminement scolaire.
Nouvelle vie, nouveaux défis
Ils ont immigré au pays et ont dû s’adapter à un nouveau système scolaire. Ils ont parfois dû apprendre une nouvelle langue et ont dû se bâtir un nouveau réseau d’amis. Malgré encore bien des obstacles à surmonter dans leur propre parcours migratoire (pauvreté, choc culturel, difficultés scolaires, etc.), ils sont devenus des pairs aidants pour accueillir et faciliter l’intégration à l’école des élèves qui arrivent au pays et le passage de ceux qui arrivent au secondaire.
Tous unis pour les Journées de la persévérance scolaire
En février de chaque année, tout le Québec se mobilise autour de la persévérance scolaire.
Selon un sondage réalisé par la firme Léger, le tiers des jeunes Québécois de 18 à 34 ans (32 %) qui ont pensé à décrocher, mais qui ont persévéré, affirment que les encouragements reçus ont favorisé la poursuite de leurs études.
Voilà la preuve que nous pouvons tous avoir un impact significatif sur le parcours des jeunes.
C’est ce que Les Journées de la persévérance scolaire (JPS) 2020 souhaitent mettre de l’avant en adoptant le thème Nos gestes, un + pour leur réussite!
Enseignants, parents, grands-parents, amis, employeurs, nous sommes tous invités à jouer un rôle concret et à le faire valoir au cours de l’événement qui se tient du 17 au 21 février.
Pour plus d’information sur la 15e édition des Journées de la persévérance scolaire, cliquez ici.
Pour consulter le sondage mené auprès de Québécois de 18-34 ans ayant décroché, pensé à décrocher ou raccroché, cliquez ici.
Notes :
* Donnée présentée à titre indicatif puisque le territoire couvert par Centraide du Grand Montréal sur la Rive-Sud ne représente qu’une portion de la Montérégie.
** À cause de différences méthodologiques, il est impossible d’obtenir le taux de décrochage par la formule suivante : 100 % – (taux de diplomation) = taux de décrochage.